Une personne est en arrêt cardiaque lorsque son cœur ne fonctionne plus ou fonctionne
d’une façon anarchique, ne permettant plus d’assurer l’oxygénation du cerveau.
Une victime est considérée comme étant en arrêt cardiaque lorsqu’elle a perdu connaissance
et :
• ne respire pas : aucun mouvement de la poitrine n’est visible et aucun bruit ou souffle n’est perçu ;
• ou présente une respiration anormale avec des mouvements respiratoires inefficaces, lents, bruyants et anarchiques (gasps).
L’arrêt cardiaque peut être causé par certaines maladies du cœur comme l’infarctus du
myocarde.
Chez l’adulte, dans près de 50 % des cas, cet arrêt cardiaque soudain, en dehors de l’hôpital, est lié à une anomalie de fonctionnement électrique du cœur : la fibrillation ventriculaire.
Il peut aussi être consécutif à une détresse circulatoire (hémorragie).
L’arrêt cardiaque peut aussi être consécutif à une obstruction totale des voies aériennes,
une intoxication, un traumatisme ou une noyade…
Dans ce cas l’arrêt cardiaque est en général secondaire à un manque d’oxygène.
Le risque d’un arrêt cardiaque est la mort de la victime à très brève échéance.
En effet, l’apport d’oxygène est indispensable, en particulier au niveau du cerveau et du cœur, pour
assurer sa survie.
Au cours d’un arrêt cardiaque, les lésions du cerveau, consécutives au manque d’oxygène, surviennent dès la première minute.
Le sauveteur doit permettre la réalisation d’une série d’actions pour augmenter les
chances de survie de la victime :
• alerter de façon précoce les secours ;
• réaliser une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) précoce ;
• assurer la mise en œuvre d’une défibrillation précoce.
INDICATION
Cette technique est indiquée en présence d’une victime en arrêt cardiaque.
JUSTIFICATION
Cette technique permet d’oxygéner les organes d’une victime en arrêt cardiaque en rétablissant une circulation artificielle.
Quel que soit l’âge de la victime, il convient de :
• l’installer en position horizontale, sur le dos, préférentiellement sur une surface rigide ;
• se placer auprès d’elle, le plus souvent à genoux ;
• dénuder la poitrine de la victime, dans la mesure du possible ;
Chez l’adulte
• placer le talon d’une main au centre de la poitrine, sur la ligne médiane, sur la
moitié inférieure du sternum ;
• placer l’autre main au-dessus de la première en entrecroisant les doigts des deux
mains. La seconde main peut aussi être placée à plat sur la première, en veillant à relever les doigts pour qu’ils ne restent pas en contact avec le thorax ;
• réaliser des compressions sternales de 5 à 6 cm tout en veillant à :
- conserver les bras parfaitement verticaux ;
- tendre les bras ;
- verrouiller les coudes ;
- maintenir une fréquence comprise entre 100 et 120 compressions par minute.
- assurer un temps de compression égal à celui du relâchement (Cette technique permet une efficacité maximale. Il permet au thorax de reprendre sa dimension initiale après chaque compression thoracique, afin que le cœur se remplisse bien de sang.) ;
- entre chaque compression, laisser le thorax reprendre sa forme initiale, sans décoller les mains.
Chez l’enfant
• Placer le talon d’une main un doigt au-dessus d’un repère constitué par le bas du sternum à la jonction des dernières côtes ;
• relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes ;
• réaliser les compressions sternales comme chez l’adulte en veillant à enfoncer le thorax sur le tiers de son épaisseur.
Chez le nourrisson
• Placer la pulpe de deux doigts d’une main dans l’axe du sternum, un doigt au dessus d’un repère constitué par le bas du sternum à la jonction des dernières côtes ;
• réaliser les compressions sternales dans les mêmes conditions que chez l’enfant.
POINTS CLEFS
Les compressions thoraciques doivent
• comprimer fortement le sternum ;
• avoir une fréquence comprise entre 100 et 120 par minute.
"100 compressions par minutes ... ok et si j'ai pas un métronome dans la poche, comment je fais pour me mettre le rythme dans la tête ?
Très simple, nous faisons un message cardiaque pour quelle raison ? Pour que la victime reste en vie.
Ok, et comment dit on "rester en vie" en anglais ? "Staying Alive" je crois.
Mais en 1977, les "Bee Gees" avaient pas sortis un Tube planétaire avec ce titre ?
Eh bien ça tombe bien, le rythme de la chanson est calé sur le rythme des compressions thoraciques !
Voilà, plus qu'à se chanter la chanson dans la tête et on aura le rythme à suivre !"
INDICATION
Cette technique est indiquée en présence d’une victime en arrêt cardiaque.
JUSTIFICATION
Cette technique permet d’apporter de l’air aux poumons d’une victime en arrêt cardiaque
Chez l’adulte et l'enfant
• basculer la tête de la victime en arrière comme pour la technique de libération des
voies aériennes ;
• pincer le nez de la victime entre le pouce et l’index, tout en maintenant la bascule
en arrière de la tête (Le pincement du nez empêchera toute fuite d’air par le nez lors des insufflations.) avec la main qui est placée sur le front ;
• ouvrir légèrement la bouche de la victime en utilisant l’autre main et maintenir le
menton élevé ;
• inspirer, sans excès ;
• appliquer la bouche largement ouverte autour de la bouche de la victime en
appuyant fermement (La pression ferme autour de la bouche de la victime empêchera toute fuite d’air durant les insufflations.) ;
• insuffler progressivement jusqu’à ce que la poitrine de la victime commence à se
soulever (durant 1 seconde environ),
• se redresser légèrement afin de :
- reprendre son souffle ;
- vérifier l’affaissement de la poitrine de la victime ;
• insuffler une seconde fois dans les mêmes conditions.
La durée de réalisation de ces deux insufflations successives ne doit pas excéder 5 secondes (La réalisation rapide des manœuvres d’insufflation permet de ne pas retarder la reprise des compressions thoraciques.).
Si le ventre ou la poitrine de la victime ne se soulève pas lors des insufflations :
• s’assurer que la tête de la victime est en bonne position et que son menton est
élevé ;
• s’assurer qu’il y a une bonne étanchéité et pas de fuite d’air lors de l’insufflation ;
• rechercher la présence d’un corps étranger dans la bouche. Le retirer avec les
doigts, si nécessaire.
Chez le nourrisson
La technique est sensiblement la même que pour l’adulte ou l’enfant. Toutefois, il convient
de :
• placer la tête du nourrisson en position neutre, menton élevé ;
• englober avec la bouche à la fois la bouche et le nez de la victime ;
• insuffler des volumes d’air sensiblement moindres que pour l’enfant.
POINTS CLEFS
Les deux insufflations doivent :
• être lentes et progressives ;
• cesser dès le début de soulèvement de la poitrine ;
• être réalisées en 5 secondes au maximum
INDICATION
Cette technique est indiquée en présence d’une victime en arrêt cardiaque.
JUSTIFICATION
Cette technique peut permettre de retrouver une activité cardiaque normale.
Le DAE doit être utilisé conformément aux préconisations du constructeur.
Dès lors qu’un tiers arrive sur les lieux avec un défibrillateur automatisé externe (DAE), la RCP doit être poursuivie durant son installation. Elle cesse seulement lorsque le DAE indique de ne plus toucher à la victime.
Chez l’adulte
• Mettre en fonction le défibrillateur ;
• suivre les indications de l’appareil, impérativement ( Ces indications peuvent être vocales ou visuelles. Leur suivi strict permet de réaliser les différentes opérations plus rapidement et en sécurité) ;
Ces indications précisent, dans un premier temps, de mettre en place les électrodes. Pour cela :
• enlever ou couper les vêtements recouvrant la poitrine de la victime, si nécessaire ;
• sécher le thorax de la victime s’il est humide ou mouillé ;
• choisir les électrodes «Adultes» de l’appareil ;
• déballer et appliquer les électrodes, l’une après l’autre, sur le thorax de la victime, dans la position indiquée sur le schéma figurant sur l’emballage ;
• connecter les électrodes au défibrillateur, si nécessaire.
Lorsque le DAE l’indique, ne plus toucher la victime et s’assurer que les personnes aux alentours fassent de même (Tout mouvement de la victime durant la phase d’analyse du rythme cardiaque est susceptible de la fausser).
Si le défibrillateur annonce que le choc est nécessaire :
• demander aux personnes aux alentours de s’écarter ;
• laisser le DAE déclencher le choc électrique ou appuyer sur le bouton «choc» lorsque l’appareil le demande ;
• reprendre immédiatement les compressions thoraciques après la délivrance du choc.
Si le défibrillateur annonce que le choc n’est pas nécessaire :
• reprendre immédiatement les compressions thoraciques.
Chez l’enfant ou le nourrisson
La défibrillation doit être réalisée avec des appareils adaptés (électrodes enfants, réducteur d’énergie…).
En l’absence d’un DAE adapté, un DAE «Adulte» peut être utilisé.
Les électrodes adultes sont alors positionnées en avant au milieu du thorax pour l’une et au milieu du dos pour l’autre.
POINTS CLEFS
La mise en œuvre du défibrillateur doit :
• être la plus précoce possible ;
• interrompre le moins possible la pratique des compressions thoraciques.
But
Le défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil qui permet :
• d’analyser l’activité électrique du cœur de la victime ;
• de reconnaître une anomalie du fonctionnement électrique du cœur à l’origine de
l’arrêt cardiaque ;
• de délivrer ou d’inviter le sauveteur à délivrer un choc électrique (information vocale et
visuelle), afin d’arrêter l’activité électrique anarchique du cœur.
Composition
Le défibrillateur automatisé externe est composé :
• d’un haut-parleur qui donne des messages sonores et guide le sauveteur dans son
action ;
• d’un métronome qui rythme les compressions thoraciques du sauveteur (en option) ;
• d’un accumulateur d’énergie qui permet de réaliser des chocs électriques ;
• éventuellement, d’un bouton qui permet de délivrer le choc électrique lorsqu’il est
indiqué par l’appareil.
Le DAE est toujours accompagné d’une paire d’électrodes de défibrillation pré-gélifiées autocollantes avec câble intégré. Ces électrodes, à usage unique, sont contenues dans un emballage hermétique. Une seconde paire doit être disponible en cas de défaillance de la première.
Une fois collées sur la peau du thorax de la victime, les électrodes permettent :
• de capter et transmettre l’activité électrique cardiaque au défibrillateur ;
• de délivrer le choc électrique lorsqu’il est indiqué. Plusieurs accessoires peuvent être
joints au défibrillateur dont :
- une paire de ciseaux, pour couper les vêtements et dénuder la poitrine de la
victime ;
- des compresses ou du papier absorbant, pour sécher la peau de la poitrine de la
victime si elle est mouillée ou humide ;
- d’un rasoir jetable pour raser les poils de la victime, s’ils sont particulièrement
abondants, à l’endroit où l’on colle les électrodes.
Localisation
Actuellement, les DAE mis à disposition du public sont de plus en plus nombreux, on les
trouve notamment dans :
• les halls d’aéroports et les avions des grandes compagnies aériennes ;
• les grands magasins, les centres commerciaux ;
• les halls de gares, les trains ;
• les lieux de travail ;
• certains immeubles d’habitation…
Dans ces cas, les appareils sont parfois placés dans des armoires murales repérées par
un logo facilement identifiable.
Risques et contraintes Si la victime présente un timbre autocollant médicamenteux sur la zone de pose des électrodes, le sauveteur retire le timbre et essuie la zone avant de coller l’électrode.
Si la victime présente un stimulateur cardiaque (le plus souvent le sauveteur constate une cicatrice et perçoit un boîtier sous la peau, sous la clavicule droite ou est informé par la famille) à l’endroit de pose de l’électrode, le sauveteur colle l’électrode à un travers de main de l’appareil (environ 8 cm de la bosse perçue).
Si la victime est allongée sur un sol mouillé (bord de piscine, pluie…), ou si son thorax est mouillé, le sauveteur, si possible, déplace la victime pour l’allonger sur une surface sèche, et, si possible, sèche son thorax, avant de débuter la défibrillation (L’efficacité d’un choc électrique sur une victime allongée sur un sol mouillé est diminuée. Il n’existe pas de risque réel pour le sauveteur).
Si la victime est allongée sur une surface en métal : si c’est possible, et en se faisant aider si besoin, le sauveteur déplace la victime ou glisse un tissu sous elle (couverture…) avant de débuter la défibrillation (L’efficacité d’un choc électrique sur une victime allongée sur une surface métallique est diminuée. Il n’existe pas de risque réel pour le sauveteur).
Si le DAE détecte un mouvement au cours de l’analyse, le sauveteur doit s’assurer de ne pas toucher la victime au cours de l’analyse. En l’absence de contact avec la victime, il vérifie la respiration de celle-ci.
Si le DAE demande toujours de connecter les électrodes alors que cette opération a déjà
été effectuée, le sauveteur, vérifie que :
• les électrodes sont bien collées et le câble de connexion correctement connecté au
DAE ;
• si le problème n’est pas résolu, et qu’une seconde paire d’électrodes est disponible,
remplacer les électrodes.