Définition - Signes
Une hémorragie, est une perte de sang prolongée qui provient d’une plaie ou d’un orifice naturel et qui ne s’arrête pas spontanément. Elle imbibe de sang un mouchoir de tissu ou de papier en quelques secondes.
Un saignement dû à une écorchure, une éraflure ou une abrasion cutanée, qui s’arrête spontanément n’est pas une hémorragie.
Le plus souvent, il est facile de constater une hémorragie. Toutefois, celle-ci peut temporairement être masquée par la position de la victime ou un vêtement particulièrement absorbant (manteau, blouson…).
Causes
L’hémorragie est généralement secondaire à une plaie, un traumatisme ou une maladie.
Risques
Les risques d’une perte abondante ou prolongée de sang sont :
• pour la victime : d’entraîner une détresse circulatoire ou un arrêt cardiaque, par une diminution importante de la quantité de sang dans l’organisme ;
• pour le sauveteur : d’être infecté par une maladie transmissible s’il présente des effractions cutanées ou en cas de projection sur les muqueuses (bouche, yeux).
Principes d’action
Le sauveteur doit arrêter ou limiter la perte de sang de la victime et retarder l’installation d’une détresse qui peut entraîner la mort.
En cas d’aggravation,
• contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation ;
• pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance ou présente un arrêt cardiaque.
En présence d’une victime qui saigne du nez :
• l’asseoir, tête penchée en avant (ne jamais l’allonger) ;
• lui demander de se moucher vigoureusement ;
• lui demander de comprimer ses narines, avec les doigts, durant 10 minutes, sans relâcher ;
• demander un avis médical si :
   - le saignement ne s’arrête pas ou se reproduit ;
   - le saignement survient après une chute ou un coup ;
   - la victime prend des médicaments, en particulier ceux qui augmentent les saignements.
En présence d’une victime qui vomit ou crache du sang :
Il s’agit toujours d’un signe pouvant traduire une maladie grave nécessitant une prise en charge médicale.
• Installer la victime dans la position :
   - où elle se sent le mieux si elle est consciente ;
   - allongée, en position stable sur le côté si elle a perdu connaissance ;
• alerter les secours ;
• conserver les vomissements ou les crachats, si possible, pour les donner aux services de secours ;
• surveiller en permanence.
En présence d’une victime qui perd du sang par un orifice naturel (sauf le nez) et de façon inhabituelle :
• allonger la victime ;
• demander un avis médical et appliquer les consignes.
En cas d’aggravation :
• contacter le centre 15 pour signaler l’aggravation ;
• pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance.
Contact du sauveteur avec le sang de la victime
Si le sauveteur risque d’entrer en contact avec le sang de la victime, il doit si possible :
• se protéger par le port de gants ;
• à défaut glisser sa main dans un sac plastique.
En cas de contact avec le sang d’une victime :
• ne pas porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux ;
• ne pas manger avant de s’être lavé les mains et de s’être changé ;
• retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt possible après la fin de l’action de secours ;
• se laver les mains ou toute zone souillée par le sang de la victime ;
• se désinfecter (gel hydro-alcoolique, dakin…)
• demander un avis médical, sans délai si le sauveteur :
   - présente une plaie, même minime, ayant été souillée ;
   - a subi une projection sur le visage.
INDICATION
La compression locale est indiquée sur toute plaie qui saigne abondamment.
JUSTIFICATION
La compression des vaisseaux sanguins, au niveau d’une plaie arrête le saignement.
Par compression directe
Appuyer fortement sur l’endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main, en interposant une épaisseur de tissu propre recouvrant complètement la plaie (mouchoirs, torchons, vêtements…) et ce jusqu’à l’arrivée des secours.
En l’absence de tissu le sauveteur appuie directement avec sa main.
Par pansement compressif
Si le sauveteur doit se libérer, il remplace la compression manuelle par une épaisseur de tissu propre recouvrant complètement la plaie (mouchoirs, torchons, vêtements…) fixée par une bande élastique ou un lien large assez long pour serrer suffisamment et arrêter ainsi le saignement.
Le remplacement de cette compression est impossible lorsque l’endroit qui saigne est situé au niveau du cou, de la tête, du thorax ou de l’abdomen.
POINTS CLEFS
La compression locale doit être :
• suffisante pour arrêter le saignement ;
• permanente.