Définition - Signes
Une personne a perdu connaissance lorsqu’elle ne répond à aucune sollicitation verbale ou physique, mais qu’elle respire.
Causes
Les causes de cette perte de connaissance peuvent être d’origine traumatique, médicale
ou toxique.
Risques
Le risque de la perte de connaissance est d’évoluer vers l’arrêt respiratoire et l’arrêt
cardiaque. En effet, la respiration n’est possible que si les voies aériennes permettent le
passage de l’air sans encombre.
Une personne qui a perdu connaissance, laissée sur le dos, est toujours exposée à des
difficultés respiratoires, du fait de l’encombrement ou de l’obstruction des voies aériennes
par :
• des liquides présents dans la gorge (salive, sang, liquide gastrique) ;
• la chute de la langue en arrière.
Principes d’action
Le sauveteur doit assurer la liberté des voies aériennes de la victime afin de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur en attendant l’arrivée des secours.
• Apprécier l’état de conscience de la victime et pour cela :
• poser des questions simples (« Comment ça va ? », « Vous m’entendez ? ») ;
• secouer doucement les épaules ou lui prendre la main et demander d’exécuter un ordre simple (« Serrez-moi la main »...) ;
Si la victime répond ou réagit : elle est consciente. Il convient d’adopter la conduite à tenir adaptée au malaise.
Si la victime ne répond pas et ne réagit pas, elle a perdu connaissance. Il convient de :
• demander de l’aide, si vous êtes seul ;
• allonger la victime sur le dos ;
• libérer les voies aériennes ;
• apprécier la respiration sur 10 secondes au plus. Pour cela :
   - conserver l’élévation du menton de la victime
   - se pencher sur la victime, oreille et joue du sauveteur au-dessus de la bouche
et du nez de la victime puis :
      • regarder si le ventre et la poitrine se soulèvent ;
      • écouter d’éventuels sons provoqués par la respiration ;
      • sentir un éventuel flux d’air à l’expiration.
En présence d’une victime qui a perdu connaissance et qui respire :
• la placer en position stable sur le côté (Position latérale de sécurité) :
• faire alerter par un témoin ou alerter personnellement les secours ;
• protéger contre la chaleur, le froid ou les intempéries ;
• surveiller la respiration de la victime, jusqu’à l’arrivée des secours.
Pour cela :
   - regarder si le ventre et la poitrine se soulèvent ;
   - écouter d’éventuels sons provoqués par la respiration ;
   - sentir, avec le plat de la main, le soulèvement du thorax.
Si la victime ne respire pas ou si sa respiration s’arrête ou devient anormale, il convient d’adopter la conduite à tenir face à un arrêt cardiaque.
INDICATION
Cette technique doit être réalisée
systématiquement avant de pouvoir
apprécier la respiration chez une victime
ayant perdu connaissance.
JUSTIFICATION
La bascule de la tête en arrière (chez l’adulte ou l’enfant) ou la mise en position neutre (chez le nourrisson) et l’élévation du menton entraînent la langue qui, en se décollant du fond de la gorge, permet le passage de l’air.
• Placer la paume d’une main sur le front de la victime ;
• placer 2 ou 3 doigts de l’autre main, juste sous la pointe du menton en prenant appui sur l’os. Eventuellement s’aider du pouce pour saisir le menton ;
Chez l’adulte ou l’enfant
• Basculer doucement la tête de la victime en arrière en appuyant sur le front et élever le menton.
Chez le nourrisson
• Amener doucement la tête dans l’alignement du torse et élever le menton ;
• Eviter une bascule susceptible de provoquer une extension du rachis et une gène de la ventilation.
POINTS CLEFS
La liberté des voies aériennes est assurée lorsque :
• le menton est élevé ;
• la tête est maintenue dans cette position.
INDICATION
Cette technique est indiquée chez toute victime présentant une perte de connaissance.
JUSTIFICATION
La position latérale de sécurité permet de maintenir libres les voies aériennes supérieures de la victime en permettant l’écoulement des liquides vers l’extérieur et en évitant que la langue ne chute dans
le fond de la gorge.
Chez l’adulte ou l’enfant
1er temps : Préparer le retournement de la victime.
Pour cela :
• retirer les lunettes de la victime si elle en porte ;
• rapprocher délicatement les membres inférieurs de l’axe du corps ;
• placer le bras de la victime, situé du côté sauveteur, à angle droit de son corps ;
• plier le coude de ce même bras en gardant la paume de la main de la victime tournée vers le haut (L’alignement des jambes et la position du membre supérieur anticipent la position finale) ;
• se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime, au niveau de son thorax ;
• saisir le bras opposé de la victime, et amener le dos de la main de la victime sur
son oreille, côté sauveteur ;
• maintenir le dos de la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre
paume (Lors du retournement, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d’accompagner le mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un traumatisme éventuel) ;
• attraper la jambe opposée de la victime, avec l’autre main, juste derrière le genou ;
• relever la jambe de la victime, tout en gardant le pied au sol (La saisie de la jambe de la victime au niveau du genou permet de l’utiliser comme « bras de levier » pour le retournement) ;
• s’éloigner du thorax de la victime afin de pouvoir la retourner sans avoir à reculer, si
nécessaire ;
2e temps : Retourner la victime.
Pour cela :
• tirer sur la jambe relevée de la victime afin de la faire pivoter vers le sauveteur,
jusqu’à ce que le genou touche le sol, sans brusquerie et en un seul temps ;
• dégager doucement la main du sauveteur située sous la tête de la victime, tout en
préservant la bascule de la tête en arrière, en maintenant le coude de la victime à
l’aide de la main du sauveteur précédemment située au genou (Le maintien de la main sous la joue de la victime limite les mouvements de la colonne cervicale) ;
3e temps : Stabiliser la victime.
Pour cela :
• ajuster la jambe de la victime située au-dessus de telle sorte que la hanche et le
genou soient à angle droit (La position de la jambe permet de stabiliser la PLS) ;
• ouvrir la bouche de la victime sans mobiliser la tête (L’ouverture de la bouche de la victime facilite l’écoulement des liquides vers l’extérieur).
S’il s’agit d’une femme enceinte :
• le retournement doit se faire sur le côté gauche (Une femme enceinte est allongée sur le côté gauche afin d’éviter l’apparition d’une détresse circulatoire par compression de certains vaisseaux sanguins dans l’abdomen).
Si la victime est traumatisée :
• le retournement doit se faire sur le côté atteint.
Chez le nourrisson
• Placer le nourrisson sur le côté, dans les bras du sauveteur le plus souvent.
POINTS CLEFS
La mise en position latérale de sécurité doit :
• limiter au maximum les mouvements de la colonne vertébrale ;
• n’occasionner aucune pression sur la poitrine ;
• aboutir à une position stable, la plus latérale possible ;
• permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur (bouche ouverte).